Le CPB6, dans une formation réduite, se déplaçait au-delà des frontières de l'Ille et Vilaine, au-delà de la région Bretagne, pour affronter PONTORSON. Accédant ainsi un championnat inter-régional, à l'instar de son aîné le CPB1, l'équipe se devait d'illustrer sa devise: vini, vidi, vici.
Quelques informations de portée historique, en préalable.
PONTORSON est une terre marquée par une histoire emplie de bruits et de fureur: les invasions saxonnes l'ont d'abord meurtrie, puis vinrent les francs, et enfin les normands, qui, dépités de n'avoir pu conquérir Paris, calmèrent leur colère en pillant le Cotentin. L'an 911 (naissance du CPB) scella un pacte entre ROLLON, chef viking (rien à voir avec le compagnon de Bilbo le hobbit; un ancêtre de notre
MoMo, rien de plus) et le roi Charles le simple (simplet? non, un ancêtre de notre sage
Samuel). PONTORSON doit son nom à la conjonction de "pont" et du nom du capitaine normand ORSON qui réalisa un pont pour permettre aux troupes anglaises de pousser vers la Bretagne. La cité a été fondée au XIIe siècle et dotée d'une forteresse pour défendre l'entrée de la Bretagne (Bertrand DU GUESCLIN en fut un capitaine -une brute, laide et illettrée mais un vaillant combattant -il faut lire le
portrait du personnage ). Depuis, la bourgade s'était assagie. Le 5 Octobre 2013, elle fut cependant mise à feu et à sang par une horde venue de RENNES.
L'épopée: le départ
La troupe du CPB6 a été réunie à grand peine. L'ouverture du ban, mercredi soir, n'avait pas suscité beaucoup de volontaires parmi les diverses seigneuries; quelques nobles s'étaient retirés sur leurs terres pour festoyer le samedi soir, ou s'étaient réservés pour le tournoi du dimanche après-midi, plus en vue et plus richement doté.
Finalement, à quelques heures de la bataille, la troupe comprenait le vaillant
Maxime (venue de la baronnie du CPB4), le preux
Thierry (idem mais d'une extrême polyvalence), l'avant garde éclairée du CPB5/6 (le virevoltant
Quentin, le fougueux
BenJ -grand barde électrique) et les chevaliers blanchis sous le harnais du CPB6 (
Fred le grand -l'immense non?-,
Yoann le petit teigneux,
Nico le sombre et ténébreux conquérant,
Herrib le sage).
Le dispositif devait se déployer de façon échelonnée: d'abord 7 joueurs, puis Nico, en renfort ultime, après 20 mn d'engagement, pour renverser le cours de la bataille.
L'épopée: le trajet
La troupe s'est mise en route dans les délais, selon le plan convenu, depuis 3 points de rassemblement: Géniaux pour le coeur, BenJ's home pour BenJ, Yoann's home pour Yoann et les ballons, Nico's home pour Nico. Il fallait surprendre l'adversaire, en convergeant depuis des horizons différents, sans souci pour les économies de carburant.
Le coeur a longtemps discuté la trajectoire à suivre, Herrib qui pilotait l'équipage ayant peine à situer l'ouest, l'est, le nord-est, le nord ouest. Finalement, le cap a été fixé. Le voyage fut l'occasion unique pour les jeunes de découvrir
Franck ZAPPA . Un traumatisme de plus ...
L'épopée: l'avant-match
Trouver le gymnase fut un exercice à la fois simple et complexe: simple car il n'y avait pas d'équivoque; complexe car la bâtisse était fermée et déserte. Mais la détermination des troupes et l'intelligence dont elles sont capables sont venues à bout du piège tendu. 40 mn avant le match, tous étaient en tenue (tenue flamboyante, constellée des blasons de tous les marchands rennais), si l'on excepte Nico (qui devait arriver en couverture, comme indiqué précédemment).
La salle, austère et sonore, était dotée d'un véritable parquet et d'une tribune où une vingtaine de spectateurs avait pris place.
L'épopée: le match
La formation, tout au long du match, est restée inchangée: Thierry dans les buts (il n'a pas voulu en sortir et l'on comprendra pourquoi), BenJ arrière droit, Quentin demi-centre, Maxime (qui s'était fait appeler Gael par Herrib pendant toute la première mi-temps) arrière gauche, Fred / Yoann aile gauche, Nico / Yoann pivot, Herrib aile droite.
Le plan de bataille est simple:
- 6 - 0 en défense,
- entrée d'ailiers en attaque car la défense adverse est en 5-1, Quentin mobilisant le défenseur central et un arrière,
- écarter les arrières pour étirer la défense adverse, positionner le pivot entre arrière et demi et profiter des décalages réalisés par le jeu de Quentin (les arrières lancés dans leur couloir),
- ne pas chercher les croisés arrière - demi sur une défense 5-1 mais chercher arrière - arrière,
- ne pas jouer les contre-attaques sauf à coup sûr pour s'économiser.
PONTORSON compte 12 joueurs (dont 2 gardiens).
D'emblée, le dispositif fonctionne: 0 - 3 au bout de 5 mn. PONTORSON n'arrive pas vraiment à défendre de façon cohérente et en contre-partie, la défense du CPB est solidaire et compacte. Le jeu de PONTORSON est stéréotypé: croisé arrière - demi se terminant systématiquement en secteur central, pas de jeu sur les ailes, pas de liaison avec le pivot. De fait, le dispositif tourne sur 2 joueurs.
Le CPB pose son jeu à chaque attaque (quelques flamboyances cependant mais rien d'exceptionnel) et fait preuve d'une bonne mobilité: les arrières viennent fixer systématiquement, Quentin mobilise deux joueurs, les départs d'ailes créent des trous dans la défense.
Maxime ajuste son tir progressivement et gagne en réussite; BenJ poursuit son travail de fixation mais il découvre qu'être droitier à l'arrière droit, cherchant un décalage à droite, pose un petit problème d'équilibre!
Quelques belles actions sont réussies (demi - arrière - ailier : la combinaison avait été annoncée et a été jouée intégralement! l'ailier fixe et rentre en bloc, l'arrière prend sa place et remet sur le demi qui passe en position d'arrière en bénéficiant du bloc de l'ailier).
On tente même la fameuse 'Jeannot - Herrib': liaison ailier - arrière opposé (à la grande surprise de Maxime mais la chance était au rendez-vous).
Des liaisons arrière - pivot sont assurées. L'arrivée de Nico, à 15mn, permet d'organiser les premières rotations, qui ne concerneront cependant que la ligne avant car la base arrière est en place et doit être maintenue.
Tout réussit! Fred réalise une prestation très convaincante (il termine avec 3 buts!). Quelques contre attaques sont poussées quand l'opportunité se présente.
Thierry réalise une prestation exceptionnelle dans tous les secteurs de tir, sans jamais relâcher. Il assure l'assiette de l'équipe, relance avec prudence et efficacité.
Il n'y a pas de perte de balle (si si! aucune interception adverse, aucune contre-attaque qui placerait le CPB en posture fâcheuse). Les tirs sont pour l'essentiel cadrés face à un premier gardien moyen mais efficace au sol -quand il ne saute pas en anticipant- (Maxime ajuste peu à peu, Quentin réalise quelques pigeons mais sans conséquence, BenJ tente quelques tirs désaxés acrobatiques et Herrib se fait contrer dans les angles).
A la mi-temps, le score est de 7-15.
La seconde mi-temps reprend sur le même dispositif. L'enjeu est de gérer au mieux l'avantage, en évitant que la fatigue ne vienne compromettre la fluidité du jeu.
PONTORSON tente une nouvelle défense en 6-0 qui permet à Quentin de s'approcher et tirer plus efficacement. PONTORSON revient alors en 5-1 et le CPB peut à nouveau re dérouler... Le second gardien de PONTORSON est moins performant que le premier; PONTORSON revient au premier gardien.
L'écart se creuse jusqu'à 14 buts et fluctue. A 5mn de la fin (9 buts d'écart), PONTORSON décide de passer en 1-2-3 sans réellement jouer la cohésion et en hésitant entre ce type de défense et une individuelle: c'est le grand moment du pimpampoum ... Le CPB, qui s'était ménagé, devient encore plus mobile et creuse l'écart.
Une conclusion: forza CPB6
Le match s'est déroulé dans un excellent esprit: cohésion d'équipe, solidarité, respect des adversaires. L'arbitrage a été très correct. PONTORSON a joué le match sans commettre aucun mauvais geste.
L'arbitre a indiqué que le CPB avait très bien géré le match et que le spectacle avait valu le déplacement. Bref, c'est un compliment qu'il faut consigner dans les annales.
Le bilan général:
- points positifs: la cohésion, la fluidité, le respect général du plan de jeu, l'engagement de chaque joueur; quelques combinaisons ont pu être jouées complètement;
- points négatifs: quelques précipitations (Herrib le premier!) quand un temps faible est annoncé; des transitions à respecter.
- perspectives: travailler le jeu collectif pour enrichir les enclenchements -il est normal que cette équipe, nouvelle, ne puisse pas s'appuyer sur un plan de jeu plus riche.
Goodberg:
sans conteste, pour Thierry, qui a réalisé un match réellement exceptionnel.
Freesberg: pas de candidat sérieux.
Anecdotes:
- une extraordinaire percée de Nico face au gardien, à 7m, sans défenseur, arrêtée par le sifflet de l'arbitre car un temps mort avait été demandé ...
- une reprise de dribble de BenJ qui ne s'en est même pas rendu compte,
- un magnifique débordement d'Herrib avec 50 cm en touche, que l'arbitre n'a pas sifflé,
- un but chanceux de Maxime sur passe longue qui rebondit sur le pied d'un défenseur,
- le tir à 8m de Fred, qui rentre.